Les sept paradoxes de la formation face à la génération Z – Le blog de Frédéric Haeuw
Publié le : jeu 19 mai 2016Views: 2502

Publié dans : Méthodes et organisation

[yarpp]
« Le plus difficile pour la , c’est qu’elle doit se débrouiller seule, car le système éducatif ne les prépare pas encore à tous ces changements qui ont déjà eu lieu. Ils ont grandi dans un monde scolaire qui ne correspond pas à l’univers professionnel actuel et futur ». Cette citation du blogueur Patrick Douag (1) illustre bien le défi auquel doivent répondre les institutions éducatives (lycées, CFA, organismes de formation…) qui accueillent aujourd’hui les jeunes de la génération Y et Z pour les préparer à une entrée dans le monde du travail.

Ces générations ont connu trois évolutions marquantes du web (la dernière restant à venir) comme le montre le schéma ci-dessous :

Les sept paradoxes de la formation face à la génération Z

Selon un article récent de la revue Inflenca (4) les jeunes de la génération Z présenteraient, face au monde de l’entreprise, des caractéristiques très marquées :

  • Ils sont hyper-connectés, même s’ils sont plus à l’aise avec les interactions médiatisées qu’avec les interactions en direct
  • Ils partagent naturellement l’information et veulent produire ensemble
  • Ils sont lucides, bien informés, mais parfois cyniques
  • Ils croient encore à la valeur travail mais plus qu’à la réussite professionnelle : ils veulent travailler par passion, pour s’épanouir personnellement
  • Ils recherchent un équilibre entre vie professionnelle et vie privée
  • Ils seront mobiles (38% d’entre eux en France se voient bien changer 5 fois de poste durant leur carrière) et polyvalents (multi-activités)
  • Ils ne croient plus aux diplômes et souhaitent court-circuiter l’école
  • Ils privilégient le statut d’indépendant sur le salariat, mais peuvent être fidèles à une entreprise dans laquelle ils ont confiance et où s’instaure un rapport « donnant-donnant »
  • Enfin, ils attendent de leurs supérieurs un accompagnement et un sens, et non plus d’avoir affaire à des donneurs d’ordres

sept paradoxes :

  1. Préparer des jeunes à des organisations du travail qui n’existent pas encore partout et dont on ne connait pas encore les lignes puisque ce sont ces mêmes jeunes qui vont les inventer demain
  2. Préparer des jeunes à une gestion souple des lieux et des temps sociaux (, travail, vie privée…) dans une organisation par nature contrainte et rigide
  3. Fixer et faire respecter des règles et des règlements tout en développant l’autonomie et l’esprit d’autoentreprise auxquelles sont condamné les nouvelles générations pour survivre dans le monde du travail
  4. Accompagner les jeunes des générations Y et Z à se projeter dans un métier alors qu’ils en changeront un grand nombre de fois au cours de leurs vies et que l’entreprise ne les fait plus rêver
  5. Donner du sens à l’apprentissage et à l’effort pour apprendre dans un monde où tout le savoir est à portée de main et semble accessible d’un seul clic
  6. Inciter les jeunes à apprendre sur des temps longs, dans une société numérique où priment les temps courts (zapping)
  7. Et enfin confier à des formateurs de la génération X le soin de former des jeunes de la génération Y et Z, sans travailler à une reconnaissance des codes sociaux des uns et des autres

Partagez cet article