Paradoxal, le marché de la formation semble en perpétuelle mutation : tandis que les deux dernières années furent marquées par « La Loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel », il semblerait que ces changements profonds affectent la plupart des acteurs du secteur. Pire, cette réforme est identifiée comme un effondrement du système de formation professionnelle tel qu’on le connait.
Le marché de la formation : le constat
Alors qu’en aval, les recruteurs misent de plus en plus sur les compétences plutôt que les diplômes, en amont, le système de la formation professionnelle semble développer une opacité croissante qui va à l’encontre de la volonté initiale de la réforme.
Un socle fragile
Ainsi, sur les 90 000 organismes de formation recensés en France, plus du tiers sont en renouvellement ou en perdition. Autrement dit, 30 000 organismes se créent et disparaissent successivement chaque année. En déséquilibre constant, la base de ce système ne trouve pas les moyens de se consolider : nouveaux acteurs souhaitant profiter d’une niche, abandon lié à un manque de profit ou à une saturation etc. « Ce flux incessant va à contrario de la volonté globale » confie Romain Rissoan gérant du centre Optédif, c’est à dire structurer le marché afin de créer un cercle vertueux qui ira dans le sens des acteurs, des apprenants et donc du gouvernement.
La nouvelle valeur du CPF
Et ici, c’est principalement la monétisation du CPF qui fait débat. Alors que depuis 2015, le Compte Personnel de Formation était calculé en heures, le projet de loi « avenir professionnel » a engendré un changement de format radical : le CPF sera dorénavant calculé en euros. En théorie, et selon Stéphane Lardy, Dir. Adjoint du cabinet de Mme Pénicaud, cela permettra de rendre le CPF « plus simple et plus lisible pour les gens ».
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