Les enseignants déplorent que les élèves ne sachent pas rechercher de l’information sur Internet. Ils ajoutent aussi qu’ils ne savent pas, ensuite, évaluer, analyser, traiter une information. Ce témoignage fréquemment entendu a pris une importance depuis qu’Internet est accessible dans les établissements scolaires. Quelques travaux de recherche ont bien tenté d’aller voir ce qu’il en est réellement et ils confirment qu’effectivement il y a un problème. Dès lors comment le monde scolaire peut-il aborder cette question si tant est qu’il doive le faire ? Car c’est bien là le paradoxe : avec les manuels scolaires et les documents choisis par les enseignants, il est tout à fait possible de réussir scolairement sans avoir à développer la recherche d’information. Quant au traitement de l’information, c’est surtout cela qui est au cœur de nombreuses pratiques enseignantes : une bonne partie de l’activité d’enseignement consiste à faire « rentrer » l’information dans le cerveau des élèves comme une connaissance. Ce travail qui oscille de la simple mémorisation à l’appropriation complète s’effectue au quotidien dans un cadre contraint : celui des programmes, des manuels, des directives, du temps et de l’espace scolaire.
Le passage de l’information à la connaissance nécessite désormais une étape intermédiaire indispensable : la construction d’un environnement de veille informationnelle et communicationnelle. Cet environnement se compose aussi bien de compétences cognitives que de compétences techniques, de matériels et logiciels que de nouveaux « médiateurs ». Certains parlent de constitution d’une veille informationnelle. C’est probablement nécessaire, mais pas forcément suffisant. D’autres parlent de compétences info-documentaires, aussi nécessaires, elles sont bien souvent en décalage avec ce que vivent les jeunes. Il est probable qu’il faille modifier ce que l’on nomme l’information scolaire. Cela signifie que le postulat de programme et de manuels est devenu obsolète, et qu’il faut construire de nouveaux chemins d’accès pour permettre le passage de l’information à la connaissance.
Ce que pointe Bruno Devauchelle sur la veille informationnelle pour les enfants est applicable à la lettre pour les adultes. C’est devenue une compétence incontournable pour le apprendre à apprendre
Repéré depuis Numérique : Retour sur l’apprendre : entre information et connaissance