Les progrès de l’intelligence artificielle inquiètent de grands scientifiques, à commencer par le physicien
Stephen Hawking qui estime que cela pourrait « mettre fin à l’humanité ». Membre de l’Académie des sciences, de l’Académie des technologies et titulaire de la chaire algorithmes, machines et langages au Collège de France, Gérard Berry refuse de jouer les Cassandre. Éclairant.
Cela fait 45 ans que j’entends que l’intelligence artificielle va exister. En dépit des progrès considérables de secteurs comme l’apprentissage automatique, l’intelligence humaine reste bien au-delà de tout ça. Je ne pense pas voir de la vraie intelligence artificielle de mon vivant, à moins de se contenter de définitions très basses de la notion même d’intelligence. Le cerveau est une machine beaucoup plus sophistiquée que tout réseau d’ordinateurs actuel. Ce n’est pas parce qu’on accomplit des progrès dans des domaines précis que l’on va rapidement lui arriver à la cheville, si je puis dire.
La mémoire de l’humanité ne risque-t-elle pas un jour d’être davantage contenue dans le silicium que dans les neurones ?
Ce qui est dans le silicium, ce sont les traces de cette mémoire, les écritures et les images. La vraie mémoire est celle qui permet de les lire, de les comprendre, de les apprécier et de les relier, et celle-là reste dans notre cerveau. Internet a permis de rendre cette mémoire disponible en entier, tout le temps et partout. Même si c’est un saut qualitatif et quantitatif gigantesque, il ne rend pas intelligent à lui seul.
Ouf, rien n’est perdu. L’homme reste le dominant pour quelques années encore. Mais bon, restons vigilant.
Repéré depuis « Non, l’intelligence artificielle ne menace pas l’humanité ! » – Le Point