[Newsletter 247] Digitalisation de la formation, les 3 façons de se planter
Publié le : lun 21 septembre 2020Views: 817
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Qu’on soit d’accord ou non, la formation doit se digitaliser, et vite, mais sans confondre vitesse et précipitation. La comparaison entre les situations difficiles dans lesquelles se trouvent certains organismes traditionnels et la croissance de ceux qui ont misé sur le digital porte à croire qu’il y a des recettes qui marchent mieux que d’autres. Attention aux fausses bonnes idées !

 

Se ruer sur la classe virtuelle pour combler le vide

Interdiction de rassemblement, distanciation sociale et craintes compréhensibles ont vidé les salles de formation, privant ainsi les organismes de revenus, et les formés de leurs programmes. Alors, devant l’urgence, la classe-virtuelle est apparue comme le sauveur.

Sauf que… ça va bien pour un moment (espérons le court), mais la classe-virtuelle n’a pas (loin de là), toutes les caractéristiques nécessaires pour devenir l’unique remplaçante de la formation en salle.

Un programme de formation à distance efficace et supportable doit comporter :

  • des séquences d’information ;
  • de séquences d’autoformation ;
  • des séquences de formation ;
  • des travaux individuels et en sous-groupe ;
  • des interactions sociales ;
  • des échanges informels avec le formateur ;
  • des aides pour surmonter les difficultés (de motivation, de compréhension et de transposition) ;

L’ensemble de ces activités ne peuvent pas se dérouler exclusivement en classe-virtuelle, il faut largement diversifier et outiller le dispositif de formation à distance pour qu’il soit efficace et pérenne.

 

Transposer plutôt que re-inventer

Le déroulé pédagogique et les contenus d’une formation en salle (aussi bons et efficaces qu’ils puissent êtres) ne sont pas les meilleurs pour une formation à distance, et ceci pour une raison toute simple : en salle, c’est le formateur qui pilote. À distance, c’est l’apprenant. Autrement dit, on passe de la logique d’être formé à celle de se former.

Autant un formateur est très à l’aise pour provoquer une réflexion chez l’apprenant par une interrogation, ou bien différer la réponse à une question pour garder une progression pédagogique soutenable, ou encore trouver la bonne analogie pour simplifier la compréhension. Autant un apprenant n’a pas cette capacité à appréhender un nouveau contenu avec la meilleure approche et la meilleure progression. Le dispositif de formation à distance doit lui simplifier à l’extrême la compréhension des sujets et leur appropriation, et surtout être truffé de « détecteurs d’incompréhension » et de garde-fou pour éviter l’égarement pédagogique ou les décrochages.

C’est parce que le formateur a toutes ses compétences pédagogiques et l’aisance requise sur son sujet qu’il est capable de rendre efficace et acceptable le déroulé et les supports de sa formation. Ce même déroulé et ces même supports deviendront sans lui, arides et inefficaces.

Il faut donc tout reprendre à zéro, et regarder le sujet avec les yeux neufs, candides et ignorants de l’apprenant pour re-construire tout un parcours d’auto-formation à distance.

 

Confondre soutien et tutorat

Des œufs, du sucre, de la crème et du chocolat, voilà les 4 principaux ingrédients du merveilleux au chocolat. La recette est facile à comprendre, et 45 min de préparation et 1 h de cuisson sont nécessaires pour sa réalisation. Alors, le dessert de ce soir sera merveilleux ? Certainement pas sans la surveillance et les conseils d’un expert pour ne pas mettre le sucre trop tôt dans la meringue, faire le bon geste avec la poche à douille, ajuster la température du four en cours de cuisson… bref, aider à réussir et pas uniquement encourager à réussir.

Le blog de Jacques Rodet est une référence sur l’ingénierie tutorale à distance, il contient toutes les recettes de la réussite de la formation à distance.

 

« Zut, ça marche pas… » — José Garcia Moreno


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