[Newsletter 246] Former, être, ou ne pas être…
Publié le : lun 14 septembre 2020Views: 658
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Former peut prendre deux formes très différentes : SE former, ou ÊTRE formé.
Dans le premier cas, c’est bien souvent d’auto-formation dont on parle, dans l’autre, c’est être pris en charge par un formateur. Choisir la bonne expression (et ne pas faire de fausses promesses) est lourd de conséquences. Alors, vous êtes plutôt “forme-toi” ou “forme-moi” ?

 

Se former

Se former, c’est prendre la décision personnelle d’investir du temps et des efforts pour étudier une nouvelle discipline, creuser un sujet, améliorer ses pratiques… pour satisfaire un besoin ou atteindre un objectif personnel.

Cela ne peut conduire au succès qu’avec volonté et motivation. Ceux qui l’ont, réussissent sans problème à dégager du temps et s’investir dans un MOOC, un parcours en ligne ou un cours du soir.

On ne se forme pas parce que cela a été suggéré ou conseillé (même avec insistance), ou parce qu’on trouve la formation « attractive ». On se forme parce qu’on a un intérêt personnel à réussir.

Mais alors, comment réussir une formation quand il n’y a pas un intérêt personnel suffisant pour s’y investir ?

 

Etre formé

« A deux, on est toujours plus fort » : le secret de la réussite des formations est là.

Quand une formation doit être déployée sur un grand nombre de personnes, il est illusoire de penser que chacune va trouver en elle la motivation suffisante pour y arriver seule.

Il faut donc prévoir une source externe d’apport de motivation : l’accompagnement.

Accompagner les apprenants, c’est ce que fait naturellement le formateur en salle, il repère rapidement les décrochages, et y apporte les réponses adaptées : un petit temps de pause, un encouragement, une aide à la résolution d’une difficulté, un soutien moral…

À distance cela nécessite cette même attention, disponibilité, empathie, présence.
L’accompagnement ne doit pas être organisé comme réponse à une difficulté, mais comme un élément permanent et intégré au parcours pédagogique. Il faut renverser les postures, c’est l’apprenant qui doit dire à son tuteur “non merci, je n’ai pas besoin d’aide, je m’en sors très bien seul”, plutôt que d’être obligé de l’appeler au secours quand il est perdu.

Cela sous-entend bien sûr d’investir dans une équipe d’accompagnement et pas uniquement dans les outils et la logistique.

 

Former

Les Responsables Formations qui misent de façon légitime, intéressée ou contrainte sur le Digital Learning ont pour objectif que les collaborateurs “se forment”. Ils espèrent (certains en sont même convaincus) que le succès sera au rendez-vous avec une plateforme “engageante” et “sexy” et des contenus “attractifs” et “interactifs”. C’est souvent la croyance de ceux qui justement ne rencontrent pas le succès attendu et rejettent la faute sur une plateforme “rugueuse” et “complexe” et des contenus “vieillots” et “linéaires”.

Sauf que le problème principal ne vient pas des outils ou des contenus. Il vient de la posture, de la relation, entre ceux qui ont quelque chose à vendre (la formation), et ceux qui consomment (les apprenants).

Quand les apprenants se forment, ils payent avec leurs efforts, et les RF gagnent de bonnes statistiques d’achèvement et de réussite.

L’équation formation serait donc Succès de RF = Effort d’apprenant ?
Pas vraiment, la bonne équation formation est : Succès de RF = Effort d’apprenant x Accompagnement.
(attention à ne pas confondre encouragement et accompagnement)

 

Former, ce n’est pas uniquement donner les moyens de se former. En salle comme à distance, ce sera toujours un action commune, pas seulement une injonction.

 

« Rame, rame, rameurs ramez… » — Alain Souchon


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