[Newsletter 224] La formation à distance : bien plus qu’une alternative
Publié le : lun 16 mars 2020Views: 890
[yarpp]

Bien avant de s’appeler Digital Learning, la formation a exploré des formes alternatives à la formation en salle. Le Général de Gaulle lui-même a été préparé aux concours militaires par les cours à distance de la Revue d’Études. L’actualité nous force à réexaminer avec attention la formation à distance, souvent mise en opposition à la formation dite « traditionnelle », et si la formation à distance devenait le nouveau standard ?

 

En complément du présentiel

Utiliser la formation à distance en complément de la formation en salle est la pente la plus naturelle : placer des activités distancielles avant et/ou après des activités présentielles pour enrichir le parcours de tout ce qui ne peut pas être fait en salle a longtemps été les fondamentaux des parcours blended. Cet enchaînement de modalités a permis de répondre au besoin de réduire le temps mobilisé en formation. Comme si le temps passé à distance comptait moins, voire pas du tout.
Cette vision de la formation à deux vitesses n’est d’ailleurs pas complètement fausse puisqu’à la grande époque du « e-learning », les taux de fréquentation étaient dramatiquement bas.

Et puis le temps des mascottes, de l’omniprésent bouton « suivant » (qui rythmait avec grande efficacité la monotonie des modules de formation à distance), des quiz lapidaires et piégeux a heureusement fini par passer (quoique…).

Fort heureusement les bilans des déceptions générées par les premières expériences du e-learning ont permis de faire monter de façon importante la qualité pédagogique, esthétique, ergonomique des modules de formation à distance. Ils sont devenus pertinents, captivants, plaisants.

Les compétences et les outils ont eux aussi progressé, et il ne viendrait plus à l’idée de personne de confondre slides PowerPoint et formation hein ?

 

En substitution du présentiel

Aujourd’hui, la qualité pédagogique et l’attractivité des modules de formation à distance rivalisent voire dépassent certaines expériences de formation en salle. À tel point que la majorité des acteurs historiques ont comme priorité de « moderniser » leurs activités en salle. Le succès des solutions comme Klaxoon, Kahoot, Wooclap, Beekast, sont là pour le démontrer.

Le principal reproche fait aux formations à distance était le manque de contacts humains, d’échanges avec les formateurs, les experts et ses pairs. Cette faiblesse majeure est en train de tomber. Ceux qui ont suivi un (bon) Mooc le savent bien, la richesse des échanges avec les autres participants, le soutien des tuteurs et les échanges réguliers avec les experts — que ce soit en asynchrone par message ou synchrone en classe virtuelle — sont parfois plus riches que ceux possibles avec le formateur en salle.

Le dernier atout (et certainement le plus fort) que peut brandir la formation à distance est la possibilité de décomposer le parcours en grains courts et les répartir dans le temps. La formation en salle contrainte de concentrer à l’extrême le parcours sur plusieurs jours n’en est pas capable.

L’élève est-il en train de dépasser le maître ?

Si le présentiel n’avait plus comme atout majeur d’avoir la possibilité d’échapper pendant quelques jours au quotidien de son poste de travail, aurait-il encore la préférence des formés ?

 

Le nouveau standard ?

Le contexte sanitaire actuel qui nous demande de rester sédentaire et confiné nous contraint à trouver toutes les alternatives possibles aux activités où nous devons être regroupés physiquement. Cette obligation de repenser nos façons de travailler, d’échanger, de se former est un accélérateur d’adoption des dispositifs permettant de collaborer à distance dont nous nous serions bien passés, mais qui a pour avantage de nous les faire découvrir.

Nous avons une aversion pour les sacrifices (même les plus petits) et nous préférerions pouvoir continuer à « aller » en formation, se rendre sur des salons, à serrer des mains et blaguer autour de la machine à café. Il va falloir apprendre à faire autrement pendant quelque temps.

Les acteurs du Digital Learning offrent la possibilité d’expérimenter les nouveaux territoires de formation :

Prendre une contrainte comme une opportunité, c’est ce qu’il va falloir faire. La formation à distance ne peut que sortir grandie de cette période difficile, et qui sait, peut-être devenir le nouveau standard.

 

« Travaillez, prenez de la peine : C’est le fonds qui manque le moins » — Jean de LA FONTAINE.

Partagez cet article