[Newsletter 211] Formation : les formés prennent le pouvoir
Publié le : lun 09 décembre 2019Views: 634
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Avant, on était formé, aujourd’hui, on se forme. En quelques années, le Digital a donné le pouvoir de réserver en ligne ses vacances, de commander ses repas, de participer à un référendum, de regarder le journal de 20 h pendant ses insomnies… de choisir à quoi, quand, où, et comment on veut se former. Je ne suis plus un numéro !

 

CPF : je clique, donc je suis

Déjà à l’origine du DIF (Droit Individuel à la Formation), mais largement détourné au profit des employeurs, la volonté de donner la main aux salariés est encore plus forte avec le CPF (Compte Personnel de Formation) et semble cette fois-ci bien parti pour réussir.

Depuis janvier 2015, chaque salarié a accès à son compte formation et peut consulter l’ensemble de ses droits hérités de son DIF et de son CPF.

Dernièrement l’application CPF (par ici pour iOS et par là pour Android) permet à chacun de consulter le catalogue des formations éligibles, de les sélectionner par date, région, prix, thème et de les payer en ligne avec son solde DIF/CPF complété éventuellement d’un règlement par carte si le solde n’est pas suffisant. 48 h plus tard, l’organisme confirme l’inscription.

Et l’employeur dans tout ça ? Et bien il n’a pas son mot à dire sur le choix de la formation, charge au salarié de poser des congés aux dates de la formation.

Et comme donner la liberté totale du choix des formations payées par le CPF n’était pas suffisant, l’application CPF donne ensuite la possibilité d’évaluer les formations.

Commander une formation devient presque aussi simple que commander une pizza !

 

Organisme : logique de masse, besoins individuels

Non seulement les organismes de formation se voient conduits à instaurer une relation commerciale directe avec les stagiaires par l’application CPF, ils doivent aussi repenser leur marketing.

Avant le CPF, la cible des OF était le responsable des ressources humaines et le responsable formation, maintenant, c’est l’utilisateur final qu’il faut également cibler. Et cela change tout.

Les consommateurs digitaux que nous sommes ont depuis longtemps pris l’habitude d’être chouchoutés. Pour les vacances par exemple, quand on est habitué au site de AirBnB, impossible de revenir à Promovacances.

Pour les formations, il est fort à parier que les premiers organismes qui vont dépasser la logique de catalogue de l’offre pour s’orienter vers la réponse aux besoins individuels et mener des actions marketing en direction des salariés seront les grands gagnants du CPF.

Mais attention, revers de la médaille d’un marketing individuel, les offres devront le devenir également. Le consommateur digital veut avoir la main sur les options du produit qu’il achète. Le simple choix de la date de la formation ne sera pas suffisant. Il va falloir offrir de la souplesse, proposer des options, de la personnalisation. C’est tout le modèle pédagogique, technologique, logistique et économique qu’il faut repenser.

 

Contenus : je fais mes courses en ligne

À côté des offres traditionnelles de formation, un nouvel univers de formation hors de contrôle des organismes est en train d’apparaître. Il est composé d’une pléthore de tutos sur YouTube, Tuto.com ou WikiHow, d’une communauté partageuse sur Quora, Skillshare ou Udemy, et d’offres gratuites comme Quioz, Coursera, ou OpenClassroom.

La monnaie d’échange pour ces offres quasi gratuites, est vos efforts et votre temps, en effet apprendre sera toujours conditionné par l’équation A = E x T (Apprentissage = Effort x Temps), et pour justifier de leur existence et de leur pertinence, ces offres alternatives ont besoin de résultats : vos apprentissages.

Alors, vous êtes prêts à prendre le pouvoir ?

 

“Il faut émanciper les formés.” — Jean-Luc M.

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