[Newsletter #141] La formation doit-elle suivre les tendances digitales ?
Publié le : lun 28 mai 2018Views: 923
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Storytelling, gamification, mobile, marketing, autant de tendances digitales qui font leurs preuves au quotidien pour le commerce, la banque-assurance, les médias, et tous les secteurs qui en tirent profit. Et pour la formation, cette activité hautement liée aux échanges humains, qu’en est-il ?

La formation doit se digitaliser

La formation en salle est une excellente modalité, quand elle est bien préparée, bien organisée, bien dispensée. Elle reste cependant dépendante de petits aléas : groupe hétérogène, salle mal adaptée, transport difficile, formateur pas en forme… et surtout, son coût est proportionnel au nombre de personnes à former, et oblige à une unité de temps et de lieu.

Les besoins de formation étant de plus en plus nombreux et le délai pour les couvrir de plus en plus courts, ce n’est plus l’unique ou la plus efficiente des modalités de formation.

Digitaliser la formation, c’est opérer une transformation :

  • de la transmission de la connaissance par des supports dématérialisés ;
  • de la formalisation des contenus qui doivent devenir autoportants et permettre plusieurs niveaux d’appropriation ;
  • des méthodes pédagogiques qui doivent être progressives pour limiter les décrochages et favoriser l’attention et la motivation ;
  • du rôle du formateur/pédagogue qui doit scénariser, formaliser, et « programmer » la compréhension et la pédagogie favorisant l’appropriation des sujets traités ;
  • du rôle de l’apprenant qui doit s’impliquer, s’organiser, et mobiliser davantage ses capacités d’autodidaxie ;
  • de la mesure de l’efficacité qui devient plus facile, car le parcours d’apprentissage laisse des « traces » (datas) qu’il est possible d’analyser.

Pour cela, effectivement, la formation peut s’inspirer de ce qui donne de bons résultats dans les autres domaines ayant réussi leur mutation digitale. Attention cependant à ne pas dénaturer la formation, en la transformant en simple information.

 

La formation doit s’humaniser

Repenser les méthodes et les moyens pour former est un bon prétexte pour se repencher sur les approches pédagogiques employées jusqu’à présent. Pour ceux qui les ont connus, souvenez-vous des cours magistraux en amphi…, et pour ceux qui ont eu la chance de suivre des formations vivantes, animées, passionnantes, les souvenirs et les traces laissées sont encore forts.

Former, c’est :

  • transmettre,
  • aider à comprendre,
  • faciliter l’appropriation,
  • et accompagner dans l’application.

Sans vouloir généraliser (quoi que…), la formation est souvent :

  • focalisée sur la transmission des savoirs,
  • simplement concernée par la compréhension,
  • faiblement orientée sur l’appropriation,
  • peu impliquée lors de la mise en application.

Humaniser la formation, c’est mettre à disposition des apprenants de l’accompagnement humain tout au long du parcours et pas uniquement sur la transmission des savoirs.

 

La formation doit s’hybrider

L’UI, puis l’UX étant au cœur des réussites des transformations digitales, il est pertinent pour la formation de s’en inspirer. Les Digital Learning Managers ne parlent plus de formation, mais de parcours ou d’expérience formation.

Cette expérience formation s’appuie sur :

  • des contenus : des documents, des modules de cours, des vidéos ;
  • des modalités : de la simple consultation, des exercices en ligne, des activités présentielles et distancielles ;
  • des outils : des plateformes LMS, des outils de classes virtuelles, des réseaux sociaux, des outils de partage de documents ;
  • et de l’accompagnement humain : en amont du parcours pour aider au choix ou faire un diagnostic, au démarrage du parcours pour accompagner dans sa mise en place et son organisation, pendant les étapes de formation pour faciliter l’apprentissage, après la fin du parcours pour coacher lors de la mise en œuvre.

 

Suivre les tendances digitales n’apporte pas de garantie de réussite de la transformation digitale des activités de formation. Une réflexion globale tenant compte du contexte, de la culture, du profil des cibles, de l’historique et des moyens disponibles est indispensable pour mener avec succès cette transformation. Sans oublier de prendre son temps, et de ne pas avancer à marche forcée.

 

« L’hybridation, il n’y a que ça de vrai » — Steve Austin

 

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