[Newsletter #138] Digital Learning : comment faire du neuf avec du vieux ?
Publié le : lun 07 mai 2018Views: 863
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Se lancer dans l’aventure du Digital Learning n’implique pas forcément de partir de zéro. Disposer de ressources, de parcours, d’un LMS peut parfois suffire si on y ajoute les petits ingrédients qui font de grands effets.

Comment évoluer vers le Digital Learning ?

Pour faire évoluer ses dispositifs de formation existants vers le Digital Learning, le point de départ est d’adopter l’état d’esprit Digital. Il se résume en 5 points :

  • L’utilisateur final est le client de tous les services.
  • L’erreur est autorisée et source d’apprentissage.
  • L’amélioration continue est préférable à la recherche de la perfection initiale.
  • Le partage, l’échange, l’entraide est au cœur des processus.
  • Les outils ne sont utiles que s’ils apportent des services aux utilisateurs.

C’est en adoptant cet état d’esprit que l’on doit repenser ses dispositifs. Et cela ne conduit pas uniquement à devoir redévelopper des contenus ou ajouter des outils et des services, mais aussi à supprimer des étapes et des contenus inutiles, à faire la chasse aux « irritants ».

La redéfinition de l’expérience d’apprentissage entraîne également de redéfinir les rôles de chacun, et de parier sur l’intelligence individuelle et collective plutôt que sur les règles et les contraintes. Une des raisons du succès des MOOC (car oui, les MOOC ont du succès) est dans l’incitation aux commentaires entre apprenants, au partage d’expérience, à la correction par les pairs, etc., et cela ne demande ni contenu supplémentaire, ni une équipe pléthorique.

Réutiliser ses supports

Vous ne manquez pas de PowerPoint bourrés de slides aussi denses que du plomb ? De modules boring-learning ? Rien n’est perdu ! :) Car la bonne nouvelle, c’est que vous ne manquez pas de contenus. La mauvaise, c’est qu’il va falloir les reprendre pour les rendre digestes.

Pour vos PowerPoint infobèses, orientez-vous vers un allègement du texte au profit de commentaires sonores. Cela se passe en 3 étapes :

  • Supprimer toutes les informations qui ne sont pas strictement indispensables.
  • Transformez les longues phrases en quelques bullet-points (ce n’est pas grave, voire même mieux si cela conduit à avoir plus de slides, mais bien moins denses).
  • Enregistrer des commentaires pédagogiques sonores sur chacune des slides (onglet insertion, audio, ou bien avec l’excellent iSpring) pour compléter les informations maintenant digestes.

Pour vos modules boring-learning, passez au micro-learning :

  • Redécouper les séquences à la dimension d’un seul objectif pédagogique (il faudra peut-être ajouter une introduction et une conclusion pour qu’elles deviennent indépendantes et autonomes).
  • Ajouter une question de validation par séquence avec un feedback réellement pédagogique (pas uniquement « oui bravo/non recommencez »).
  • Planifiez la diffusion des micro-séquences à un rythme doux : 2 à 3 par semaine maximum.

Cette première approche de réutilisation des contenus existants permet de découvrir et de s’approprier à la fois des méthodes de conception plus agiles et plus souples et également de découvrir une nouvelle façon de découper, médiatiser et diffuser les contenus.

Réutiliser ses formations présentielles

Se lancer dans le Digital Learning, c’est également aborder la question du blended-learning.

Pour reconcevoir vos formations présentielles dans un dispositif blended, cela se passe en 4 étapes :

  • Identifier les séquences de transmission de savoir et les séquences d’expérimentation.
  • Chercher les ressources existantes (internes ou externes) qui traitent des savoirs identifiés.
  • Assembler ces ressources et les mettre à disposition en amont de la formation présentielle.
  • Mettre à disposition un outil permettant aux participants de rester en contact et d’échanger entre eux et avec le formateur avant et après le présentiel.

 

Le plus important étant bien sûr d’impliquer le ou les formateurs dans cette nouvelle approche pédagogique blended pour qu’ils participent à l’animation du dispositif, et qu’ils adaptent leur déroulé et leurs méthodes pédagogiques à ce nouveau découpage  :

  • transmission du savoir : majoritairement en distanciel,
  • accompagnement dans l’appropriation et l’expérimentation : majoritairement en présentiel.

 

Cette approche d’adaptation des parcours existants permet une transition en douceur vers le Digital Learning, et surtout de laisser du temps d’appropriation à tous les acteurs.

 

« Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme » — Antoine-Laurent de Lavoisier

 

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