[Newsletter #128] 2018, l’année de décollage de xAPI ?
Publié le : lun 26 février 2018Views: 849
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LMS, AICC, Scorm, LTI, CMI, QTI… ouch ! Comme si cette longue liste d’acronymes ne suffisait pas, voilà que débarquent xAPI et LRS. Et il semblerait bien qu’on ne puisse pas rester longtemps sans en ignorer le sens et l’utilité, tant les promesses sont alléchantes. Alors, xAPI, en 2018, vous y croyez ?

xAPI kézako ?

xAPI est le successeur de Scorm (Sharable Content Object Reference Model) qui a simplifié (quoi que…) l’intégration et le suivi des contenus e-learning dans les plateformes LMS.

xAPI ne fait rien, c’est un standard, un protocole, un format d’échange d’informations qui utilise des « phrases », comme :

  • « Philippe a regardé ⅓ des contenus du 1er module du cours »
  • « Philippe a répondu au message de Sophie »
  • « Philippe aime le cours de Sophie »
  • « Sophie et Philippe se sont inscrits au cours »
  • « Sophie a choisi la réponse 10 à la 3e question du quiz lors de sa 2e tentative »

La première grande avancée de xAPI par rapport à Scorm, c’est de permettre d’échanger n’importe quel type d’information, ce qui ouvre l’enregistrement de tous les types d’activités de formation :

  • Contenu e-learning
  • Serious Game
  • App mobile
  • Réseau social
  • Objet connecté
  • Activité personnelle
  • Etc.

La deuxième et la plus importante des avancées est de définir également le format d’enregistrement de toutes ces données dans ce qu’on appelle un LRS (Learning Record Store), ce qui ouvre un champ tout à fait nouveau aux Learning Analytics, qui jusqu’à présent était limité aux possibilités du seul LMS.

A quoi sert xAPI ?

Choisir un écosystème Digital Learning basé sur xAPI ouvre beaucoup plus de possibilités qu’un LMS Scorm.

Scorm a permis de rendre indépendants les contenus et les LMS, xAPI rend indépendant les données de formation des LMS, parce que celui-ci n’est plus le système central de stockage des données, mais une des sources d’alimentation du LRS en données. Celles-ci peuvent également être collectées par d’autres outils ou applications, comme :

  • des plateformes vidéos,
  • des outils de réseaux sociaux,
  • des objets connectés,
  • etc.

Les données de formation ne sont pas uniquement liées à des contenus de formation, mais par toutes les activités liées à la formation, comme :

  • assister à une conférence,
  • lire un livre sur une liseuse,
  • regarder une vidéo,
  • lire ou écrire des commentaires sur des forums,
  • etc.

Les données, qui jusqu’à présent étaient limitées à vu/non-vu, progression, score et durée, peuvent maintenant être bien plus riches comme :

  • noter/aimer un contenu,
  • revoir une partie du cours,
  • mettre en pause, reculer ou avancer dans une vidéo,
  • etc.

Avec ces nouvelles sources et données de formation, toutes centralisées dans le LRS, les Learning Analytics peuvent servir à :

  • décrire précisément le parcours d’apprentissage et ses résultats,
  • qualifier et quantifier toutes les activités de formation,
  • diagnostiquer précisément les situations d’apprentissage,
  • prescrire les meilleurs contenus et activités, informer de façon personnalisée les apprenants.

xAPI, où en est-on ?

xAPI, créé et géré par ADL (déjà à l’origine de Scorm) depuis 2014, a proposé en 2017 son « Test Suite LRS » pour certifier les LRS. En 8 mois, 15 LRS sont déjà conformes dont l’excellent Trax.

L’IEEE (le principal organisme de standardisation des technologies de l’information) a lancé un groupe de travail nommé TAG xAPI chargé d’émettre des préconisations techniques visant à faciliter l’adoption du standard xAPI.

Un groupe de travail « Profils xAPI » a été créé pour faciliter la mise en œuvre de xAPI dans différents contextes d’utilisation.

Les LMS commencent à se « convertir » à xAPI, même si leur compatibilité avec un LRS les coupe de l’enregistrement des données et les rend plus vulnérables, car plus facilement interchangeables.

Et les principaux outils-auteurs sont également de la partie comme Adobe (Presenter, Captivate), Articulate (Studio, Storyline), iSpring, Lectora…

Tout semble prêt et en ordre de marche pour recomposer le paysage technique du Digital Learning. Et ce n’est pas Sébastien Fraysse qui nous dira le contraire !

 

« Je crois bien qu’il est temps de tout changer ! » — François Noël Babeuf

 

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