[Newsletter #111] Neurosciences et formation : le NeuroLearning, ça change quoi ?
Publié le : lun 23 octobre 2017Views: 818
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Nous sommes tous dotés de capacités d’autodidaxie naturelles redoutablement efficaces, ce sont elles qui nous ont permis d’apprendre à parler sans même connaître l’existence de la grammaire. Grâce aux neurosciences, nous connaissons aujourd’hui un peu plus les bases de ces mécanismes. Et si on utilisait ces connaissances pour rendre nos formations plus performantes en renforçant l’attention, la motivation, et la mémorisation ?

Votre attention s’il vous plaît !

L’attention est à la base de tout apprentissage. Sans attention, pas de compréhension, et pas de mémorisation. Mais pour l’obtenir, il y a un prérequis : en donner ! Effectivement, commencez par porter attention aux apprenants, vous obtiendrez alors leur attention, sans avoir à la réclamer.

Pour renforcer l’attention, il existe deux puissants leviers :

  • stimuler plusieurs sens: chacun de nos sens renforce les autres, alors ajouter un commentaire sonore à une image rendra celle-ci encore plus impactante. En salle, n’hésitez pas à faire bouger les apprenants, les sensations physiques rendent notre cerveau plus performant.
  • utiliser les émotions: les émotions fonctionnent comme un activateur d’attention, alors soyez créatifs pour les provoquer. Par exemple, vous pouvez raconter une histoire, utiliser un ton décalé, proposer une énigme, faire un trait d’humour, utiliser une image choc,…

On se motive !

Obtenir l’attention est une chose, renforcer la motivation en est une autre. En effet, c’est la motivation qui va permettre de « tenir » l’apprenant dans la durée.

Avant de chercher à renforcer la motivation, voyons ce qui peut la freiner :

  • notre tendance naturelle à nous économiser
  • notre aversion au risque
  • notre inclination naturelle à éviter les émotions négatives
  • notre capacité attentionnelle limitée

Renversons ces aversions en appuyant sur nos leviers de motivation :

  • résoudre des énigmes: pariez sur notre envie de trouver des solutions pour motiver
  • obtenir des récompenses: eh oui, Pavlov avait raison. Fournir des feedbacks après chaque activité renforce la motivation
  • susciter la curiosité: donnez de la liberté pour provoquer l’envie de découvrir, explorer
  • avoir des surprises: utiliser le décalage, les métaphores, le storytelling provoque des surprises et renforce encore la motivation

Mémoriser n’est pas se souvenir

Bien, vous avez l’attention et la motivation, il ne reste plus qu’à mémoriser. Eh non, pas tout à fait. Car mémoriser, nous en sommes tous capables. Mais retrouver l’information stockée est une autre affaire. Chaque petite information stockée laisse une trace mémorielle. Avec le temps, si celle-ci n’est pas renforcée, elle disparaît. Impossible alors de retrouver le chemin, et donc de se souvenir.

On a tendance à dire que la pédagogie est l’art de la répétition. Oui et non. Voici quelques clés de la mémorisation à long terme :

  • répéter oui, mais sous des formes différentes pour enrichir l’information et multiplier les indices de récupération de cette information
  • associer les informations nouvelles avec les anciennes pour faire se croiser les traces mémorielles et faciliter les souvenirs
  • faire restituer l’information à chaud, tiède, et à froid. Et c’est là qu’il faut particulièrement faire répéter, non pas l’information, mais sa restitution, c’est cet exercice de souvenir espacé qui va renforcer la trace mémorielle, et rendre durable l’information stockée

Ces trois notions ne sont qu’une petite partie de ce qui est plus largement présenté et expliqué dans le livre « NeuroLearning » co-écrit par Nadia MEDJAD, Philippe GIL et Philippe LACROIX.

 

« Je vais tout vous expliquer, et vous allez comprendre » — Jacques Rouxel

 

 

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