Marco Bertolini, formateur et cofondateur de SPOC en Stock, est un fin observateur du monde des MOOCs.
« La tendance lourde reste la gratuité, mais les certificats payants gagnent du terrain. Coursera, par exemple, propose des certifications entre 40 et 60 dollars. De plus en plus d’universités américaines proposent des MOOCs qui donnent des crédits universitaires », constate-t-il.
Sur le modèle accès gratuit et certificat payant, il cite le succès du MOOC lancé par BNP Paribas sur le thème du Sepa, avec le concours pédagogique de Neodemia, une marque de Gutenberg Technologie, également éditrice de Lelivrescolaire.fr et un bel exemple d’EdTech française.
Des diplômes hyperspécialisés
Marco Bertolini relève d’autres tendances : les « nanodiplômes » sur des compétences très demandées, dont Udacity s’est fait une spécialité avec le soutien de Google, le rôle croissant des MOOCs pour recruter des étudiants dans le cas des universités et des collaborateurs dans celui des entreprises, ou encore les SPOCs pour une approche sur mesure. Difficile de ne pas s’arrêter sur l’exemple d’OpenClassrooms qui, pour 20 euros par mois, propose des cours accompagnés de « certificats de réussite reconnus par les employeurs ». Avec la version Premium Plus à 300 euros par mois pour un abonnement de six mois minimum, OpenClassrooms permet d’obtenir le titre de « chef de projet multimédia », un titre RNCP de niveau II.
Karine Le Joly, directeur de l’innovation pour l’Executive Education à HEC Paris, constate elle aussi que les MOOCs sont rentrés dans une phase de consolidation et d’affinement des offres. Outre sa présence sur Coursera avec des MOOCs comme « Devenir Entrepreneur du Changement », HEC vient de lancer son premier programme de formation continue pour les cadres et les dirigeants.
« Notre premier programme de ce type est l’ICCF @HECParis, consacré à la finance d’entreprise, et développé en partenariat avec First Finance Institute. Pour ce programme et les prochains en préparation, nous avons choisi un modèle d’emblée payant. Le tarif est de 1.800 euros à ce jour », explique Karine Le Joly.
« La recherche de rentabilité ne doit pas nous conduire à délivrer du « savoir en conserve ». L’apprentissage est un processus complexe qui nécessite une conception experte. Cela a un coût. »