Michel Serres : «La question est de savoir qui sera le dépositaire de nos données»
Publié le : mar 21 avril 2015Views: 1819

Publié dans : Méthodes et organisation

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En 2012, Michel Serres a publié Petite poucette. Le philosophe français, membre de l’Académie française, y livrait une vision optimiste des transformations provoquées par le ###. Son héroïne passe ses journées les pouces collés sur l’écran de son smartphone. Elle accède à une montagne de savoir sur Wikipedia. Dialogue sur Facebook. Elle et ses amis «peuvent manipuler plusieurs informations à la fois. Ils ne connaissent, ni n’intègrent, ni ne synthétisent comme nous, leurs ascendants. Ils n’ont plus la même tête», écrivait le philosophe.
 Un capital est en train de se former, qui est le capital des données. La question est de savoir qui sera le dépositaire de ces données. De même que les notaires sont en grande partie les dépositaires de mes secrets, de mon testament, de mon contrat de mariage, parfois de mon argent, il nous faudrait inventer des «dataires», des notaires des données. Elles ne seraient confiées ni à un État, ni à Google et à Facebook, mais à un nuage de dépositaires. Et ce serait au passage une nouvelle manière d’exister pour le notariat.

Michel Serres ne s’arrête pas à la petite Poucette. Il prend en compte la toute puissance des GAFA et de l’importance des données dans la constitution de l’identité. Pourtant « Petite poucette a moins de libido d’appartenance que ses prédécesseurs. Elle est peut-être le premier individu de l’Histoire. »

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