La veille, l’exploration
On l’a vu, la #méthode du design thinking se propose d’alterner des temps d’exploration et des temps de recentrage. La première phase est exploratoire. Jean-Patrick Péché nous propose de mener notre recherche dans des univers très différents. Il faut penser à plusieurs, mélanger les points de vue, rencontrer les usagers, des architectes, des gens du marketing, des scientifiques, etc.
L’exploration s’étend aussi bien dans le monde virtuel que dans le monde réel. Il s’agit de détecter des signaux faibles, de dégager des scénarios, de permettre l’émergence d’une vision qui ne se résume pas à l’état de l’art.
Certains étudiants de Jean-Patrick Péché ont travaillé sur le thème de l’eau. Ils ont lu de la poésie, se sont intéressés à la géologie, ils se sont intéressés aux arts, mais aussi à l’économie pour mieux comprendre le problème posé.
Parmi les outils visuels qui permettent cette immersion, Pinterest occupe une place de choix et complète les outils de curation ou les moteurs de recherche plus axés sur l’écrit. Les designers peuvent utiliser les cahiers d’inspiration ou les mood-boards.
On peut poursuivre avec une recherche plus précise sur des portfolios d’artistes numériques et de designers, comme Behance. Pour présenter l’ensemble, moodcollect est un #outil en ligne très pertinent.
Recherche de proposition
Il s’agit d’une phase de recentrage et de sélection des idées.
Le travail va consister à définir les concepts clés, la problématique ou l’hypothèse traitée. Ainsi, sur l’eau, des étudiants ont travaillé sur l’hypothèse « l’eau,vecteur de l’innovation dans le tissu urbain » tandis que d’autres ont traité « la ville, un organisme vivant irrigué par l’eau ». Visuellement, les designers matérialisent cette phase avec une planche-univers. C’est une sélection d’images qui illustrent visuellement la problématique et montrent sa cohérence.
Parmi les outils visuels, Jean-Patrick Péché cite les scénarios d’usage ainsi que des pré-maquettes.
Développement, évaluation, finalisation
L’hypothèse et les concepts définis, il va falloir les préciser, explorer des pistes et des orientations. Des méthodes visuelles peuvent ici encore aider l’équipe de design-thinking.
Les scénarios d’usage peuvent se présenter sous forme de storyboards, dont nous avons exposé les principes dans un précédent article. Il est aussi possible de réaliser des schémas ou des maquettes. La maquette n’est pas nécessairement une impression 3D ou un laborieux travail de collage. Le recueil factice nous cite une interface d’application maquettées avec des post-it, ou des blocs de mousse pour visualiser des espaces.
Pour prolonger, le customer journey mapping (parcours du client) propose de suivre l’utilisateur ou le consommateur dans sa relation au produit ou au service.
Par ailleurs, outre une exploration des #technologie, l’équipe de design thinking peut affiner sa cartographie des acteurs. Cette cartographie peut prendre la forme d’une typologie, qui rend visible les forces en présence, les réseaux d’influence et les interactions. Il est aussi possible, comme l’a fait la transfo en Rhône-Alpes, de présenter chronologiquement le circuit d’une décision ou d’une action avec les acteurs, les documents, les échanges et les actions.
Le design-thinking est une approche stimulante, qui utilise de nombreux outils facilitant le travail en groupes pluridisciplinaires. L’invention et la créativité commencent d’ailleurs par la façon dont ces groupes s’approprient ces méthodes. Le #numérique et internet y jouent un rôle essentiel pour s’ouvrir sur des horizons éloignés, mais les marqueurs, post-it, cartons et cutters y ont aussi une place essentielle !
Illustrations : Frédéric Duriez
Popularisé par Tim Brown et développé par de nombreux auteurs, le #design-thinking propose d’adopter une démarche de designer pour mener un projet d’innovation.
Chaque étape du processus mobilise les sens, et en particulier la vision. Le design a ici un sens stratégique. Ce n’est pas le design carossier qui arrive en fin de projet et pour reprendre l’expression de Dieter Rams, qui viendrait « mettre du rouge à lèvre à un gorille ».