L’ubérisation de la formation est en marche, oui mais comment ? — Thot Cursus
Publié le : lun 06 janvier 2020Views: 361

Publié dans : Méthodes et organisation

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L’ubérisation de la formation est enclenchée, mais pas forcément à la façon des cauchemars redoutés par les professionnels de la formation dont certains s’imaginent laminés par des offres locales peu chères, faciles à mettre en œuvre et hors de tout contrôle. L’idée que chacun pourrait monnayer son savoir comme un taxi-amateur, une course avec son véhicule privé, apparaît peu crédible pour plusieurs raisons.

À plusieurs

La première raison est qu’un formateur n’est pas comme un chauffeur de taxi conduisant un apprenant d’un point A vers un point B. Cette vision réduit considérablement le processus d’apprentissage à n’être qu’un parcours linéaire, où l’on se charge à des stations, où le formateur conduit l’autre à bon port. Dans le cas de l’apprentissage, il faut faire le chemin soi-même, on ne peut acheter un résultat tout fait.

L’intermédiaire matériel

Pour la formation, c’est plus difficile d’établir un prix car elle renvoie à une variété de finalités qui ne saurait être réduite à l’acquisition d’un stock de connaissance. La reconnaissance sociale de la formation, l’aide à la construction d’identité, l’aide à une transition de carrière, l’insertion dans un réseau social, le plaisir des échanges avec d’autres sont difficiles à satisfaire sans un contexte social pour le porter. La relation de un à un n’offre pas ces possibilités. Du coup la constitution de la valeur d’usage  de la formation s’en trouve diminuée, le prix s’en trouvera difficile à fixer.

Proximité

Quelques sites ont essayé mais peinent à se maintenir, Connaissez vous Skillshare ? Leeaarn+ (disparu) ? Pas encore convaincant. Et si la demande portait plus sur de l’information rapide que de la formation. Auquel cas les tutoriels et capsules rapidement proposée sont redoutablement plus efficaces. Mais une capsule ne remplace l’insertion dans un ensemble de processus plus larges.

Question d’habitudes

La quatrième raison est une appétence modérée des particuliers à investir sur eux-mêmes. Pour prendre un exemple, en France, la formation est associée au temps de travail.

Un écosystème résistant

La cinquième raison est que lorsqu’un effet significatif est observé, par exemple sur le prix, il y a toujours une institution en appui. Il existe en effet de nombreuses offres d’apprentissage en réciprocité adossées à des écosystèmes économiques ou sociaux structurés. Les échanges de savoir entre bricoleurs s’appuient sur des chaines commerciales (Bricorama,  Leroy Merlin) qui offrent un soutien via des plateformes pour organiser les rencontres en espérant capter indirectement  un flux d’achat à l’occasion de la fréquentation de l’enseigne.

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