Il n’y a pas si longtemps, on pensait qu’apprendre était un processus strictement rationnel dans lequel les émotions n’avaient pas grand-chose à voir. Une croyance qui s’est cristallisée avec une certaine définition de l’intelligence dérivée des « fameux » tests de QI, pourtant conçus pour détecter les difficultés d’apprentissage chez les enfants. On sait aujourd’hui que les émotions tiennent un rôle à ce point important dans la cognition qu’elles peuvent servir de levier ou, au contraire, devenir un frein. Que vous soyez enseignant ou apprenant, voici quelques points sensibles à garder en tête!
Apprendre c’est déstabilisant!
Apprendre implique de remettre en question ce qu’on croyait savoir, de s’ouvrir à de nouvelles idées et à davantage de complexité, et de déployer des efforts sans en connaître forcément l’aboutissement. Bref, c’est une démarche déstabilisante qui, bien qu’elle comporte son lot d’émotions positives, ne peut préserver de ressentir toute émotion négative. Il est primordial de rappeler ce fait à l’apprenant, de l’encourager à s’exprimer sur ce qui le déstabilise dans son parcours et de lui donner les ressources nécessaires pour l’aider.
C’est d’autant plus important puisque de nier ou de réprimer ses émotions ne les fait pas disparaître… au contraire, cela risque de les amplifier.
Émotions et mémoire : un duo explosif
La mémoire est à ce point cruciale pour l’apprentissage que les deux notions sont souvent confondues. Alors que l’apprentissage est le processus qui permet de modifier un comportement, la mémoire est cette capacité à stocker de l’information et à y faire appel.
Les émotions ont une influence considérable sur la mémoire. C’est ce qui fait notamment qu’on se rappelle mieux des événements chargés sur le plan émotif. Il y a fort à parier que vous vous souvenez où vous étiez le 11 septembre 2001, mais peut-être pas le 11 septembre 2000… C’est une manifestation de ce que l’on appelle le phénomène des souvenirs-flashs (Flashbulb memory phenomenon).
Dernièrement, les neurosciences ont révélé que pour « encoder » un apprentissage, le cerveau a besoin de rétroactions sur ses prédictions, plus précisément d’un signal d’erreur qui doit entraîner chez l’apprenant un sentiment de surprise (voir Neurosciences : apprendre en 4 temps). Ajoutons que c’est principalement sur la consolidation à long terme que les émotions agissent.
Nous savons aussi que plus une situation nous concerne de près et qu’elle touche à l’un de nos besoins fondamentaux — pensons à la pyramide de Maslow —, plus elle est susceptible de nous interpeller émotionnellement.
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C’est en commençant par être à l’écoute de nos états affectifs et de ceux des autres que l’on peut espérer apprivoiser, au fil du temps, la réalité mouvante de nos émotions et en tirer davantage de satisfaction. Et un environnement d’apprentissage est un contexte tout désigné pour se découvrir et tenter d’améliorer ses compétences émotionnelles!
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