À peine arrivée en France, la révolution des MOOCs, propulsée par les universités nord-américaines en 2008, semble déjà s’essouffler. Une perte de vitesse qui touche l’ADN même du concept. De par leur mode de production, les MOOCs ne seraient pas si ouverts qu’ils prétendent l’être. D’après Dominique Boullier, responsable de la pédagogie numérique à Sciences Po Paris, les MOOCs pour la masse favorisent en fait toujours les mêmes… Explications.
Seuls 4% des inscrits restent jusqu’au bout du cours
Là gît une bonne part des malentendus vis-à-vis des MOOCs de cette première génération. Les plates-formes américaines Coursera et Udacity puis EdX relèvent en fait de cette diffusion de masse (160 000 inscrits du cours de Sebastian Thrun en 2011), à base de vidéos, de quiz et de forums ouverts.Les SPOCs au secours des MOOCs ?
Il est compréhensible que l’enthousiasme des origines commence à retomber ou à s’orienter vers des solutions plus ciblées telles que les #SPOC (Small Private Online Courses). Le massif disparait alors au profit du « small » ou plutôt d’une connaissance plus précise du public.
Les MOOCs pour la masse favorisent en fait toujours les mêmes, ceux qui possèdent déjà, par héritage et formations précédentes, les compétences requises pour trouver leur chemin dans une offre quelconque, aussi mauvaise ou ardue soit-elle. En revanche, une formation ciblée implique de différencier les formes d’activité et d’accompagnement pour favoriser le cheminement singulier de chaque apprenant, ce qui n’est pas si fréquent non plus dans l’enseignement traditionnel en présence, reconnaissons-le.