Entre eux, les responsables de learning labs (ou laboratoires d’apprentissage) ont une petite blague : ils disent avec ironie qu’ils ont mis des « petites roulettes » sous tous les meubles : chaises, tables, cloisons… Parce que la petite roulette est devenue le symbole involontaire de la gadgétisation des premiers learning labs, ces espaces un peu particuliers qu’abritent certaines universités et grandes écoles, mais aussi des centres de formation, équipés pour accueillir des cours, des séminaires, des ateliers dits « innovants », dont la pédagogie est forcément « active ».
Un lieu de rencontres
Le but de la labellisation est de favoriser la création d’espaces durables. Entendez par « durables » : des learning labs qui ne meurent pas au bout de deux ans, faute d’avoir attiré du monde. « Il y a un effet de mode, constate Jonas Braun. Tout le monde veut un learning lab, mais le risque est que ça ne vive pas : il faut un moteur, une motivation, notamment pour les enseignants. »
Enfin, et c’est l’axe central, le learning lab se positionne en centre de recherche et de formation des enseignants : « Les enseignants viennent là pour des séries de cours sur un temps long, que nous appelons ‘expérimentations’. Ils doivent en consigner les résultats pédagogiques – obtenus auprès des étudiants via des questionnaires d’évaluation, des enquêtes de satisfaction et des entretiens dirigés en petits groupes – dans un article scientifique que nous rédigeons avec eux. Ces articles sont consignés dans une base de données appelée Open Education ressources, et partagés lors de conférences entre professionnels. » Et si les petites roulettes ont plu aux étudiants, ce sera également consigné !
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