Mais allons faire un tour du côté de vos souvenirs : vous avez sûrement déjà suivi un cours par un professeur, un expert dans son domaine ! Dès qu’il ouvrait la bouche, ce qu’il racontait vous semblait obscur, inaccessible : un jargon incompréhensible, les liens logiques étaient loin d’être évidents, etc.
En avant la musique : une étude significative
En 1990, Elisabeth Newton mène une expérience basée sur deux groupes :
– Dans un premier groupe, les participants écoutent des musiques très connues et essayent de reproduire le rythme de chaque chanson en tapant du doigt sur la table ;
– Les participants du second groupe doivent écouter simplement la reproduction du rythme musical par les premiers individus, et deviner le titre.
On demande aux membres du premier groupe, donc ceux qui connaissent les bonnes réponses, d’estimer le nombre de personnes susceptibles de reconnaître les titres. Ils estiment alors que 50% des musiques reproduites sont facilement reconnaissables. La réalité ? Seuls 2,5% des musiques ont été reconnus !
Cette expérience nous apprend une chose (et ce n’est pas que les participants n’ont pas le rythme dans la peau) : lorsque l’on connaît quelque chose, on a tendance à supposer que les autres aussi !
Les risques en formation
Quand on a acquis des connaissances (ou une compétence), on a beaucoup de mal à s’imaginer sans donc, a fortiori, à se mettre à la place de ceux qui ne savent pas (ou qui n’ont pas la compétence).
Les bonnes pratiques
Ensuite, énoncez clairement les prérequis, s’il y en a, préparez bien à l’avance votre formation ou votre cours, diversifiez les moyens de transmettre le contenu et reformulez de plusieurs manières les contenus à transmettre.
Autre technique : parler de ce biais ouvertement. Vous dites que vous faites au mieux mais que vous pouvez être « victime de la malédiction » et que les formés ne doivent pas hésiter à vous le faire remarquer ! Instaurez un climat de confiance et soyez transparent, c’est important.
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Repéré depuis http://sydologie.com/2021/02/les-biais-cognitifs-5-la-malediction-de-la-connaissance/