La réforme de la formation affecte les budgets de 60% des entreprises — Management de la formation
Publié le : mer 22 mai 2019Views: 1094

Publié dans : Méthodes et organisation

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Ca va sans doute de soi, mais ça va mieux en le disant : la réforme de la formation professionnelle devrait avoir un impact significatif sur le budget formation de la majorité des entreprises. C’est ce qui ressort de l’enquête Flash conduite début avril par l’ANDRH et la DFCG. Comment réagissent les entreprises à tous ces changements, de la transformation des circuits de financement à celles du CPF et de la définition de l’action de formation ?

Une loi qui change la donne pour l’entreprise

La loi « Avenir Professionnel » a des conséquences importantes pour les entreprises : fin du financement du plan de formation pour les entreprises de 50 salariés et plus, désintermédiation du CPF, mais aussi transformation de l’apprentissage, redéfinition de l’action de formation pour y inclure la formation à distance et la formation en situation de travail… Tous ces changements entrent progressivement en vigueur entre 2019 et 2021.

De nouveaux arbitrages budgétaires

A la question « La réforme en cours modifiera-t-elle les arbitrages budgétaires de votre entreprise en terme de formation en 2019 ? », 6 entreprises sur 10 répondent par l’affirmative, et 3 par la négative.

Enquête ANDRH - impact de la réforme sur les budgets formation - RHEXIS

Diversification et co-construction

15% des répondants annoncent que la réforme va les pousser à prioriser de nouvelles modalités pédagogiques qui auparavant « ne rentraient pas dans la définition de l’action de formation ». Il s’agit, en l’occurrence, de la formation à distance et de la formation en situation de travail, déjà finançables dans certains cas mais désormais officiellement intégrées dans la définition de l’action de formation.

La loi visait à promouvoir la diversification des modalités pédagogiques : il semble donc qu’un effet dans ce sens soit déjà perceptible.

Un autre des objectifs de la réforme était de favoriser la co-construction des parcours de formation entre salarié et employeur, via la transformation du CPF. En effet, monétisé et désintermédié, le compte personnel de formation sera plus difficile à mobiliser en faveur de la politique de formation de l’entreprise. Le seul moyen d’y parvenir sera d’obtenir l’assentiment du salarié. Bien sûr, c’était déjà le cas avant la réforme : le CPF a toujours été un droit individuel à l’initiative du salarié. Mais désormais, c’est celui-ci qui aura la main, via l’application dont la sortie est prévue à la fin de l’année. La médiation de l’Opca/Opco ne sera plus nécessaire. Il faudra donc, davantage que par le passé, co-construire, co-financer les actions de formation avec le salarié si l’on souhaite recourir aux fonds du CPF.

En pratique, 54% des responsables affirment avoir d’ores et déjà mis en place une politique de co-investissement. Un chiffre à rapprocher de celui d’une étude que nous commentions récemment, selon laquelle plus de la moitié des responsables formation souhaitent développer une politique vis-à-vis du CPF suite à la réforme.

L’enquête Flash de l’ANDRH nous en dit un peu plus sur ce que les entreprises entendent par le « co-investissement ». Pour 60% des responsables interrogés, il peut s’agir d’un salarié qui mobilise son CPF pour une formation réalisée sur son temps de travail. Pour 66% de l’échantillon, ce peut être également un salarié mobilisant son CPF avec un abondement de l’entreprise. On peut retenir que pour les deux tiers environ des responsables formation, le CPF est perçu comme un vecteur privilégié de co-construction, un moyen de co-financer le plan de formation.

La réforme de 2018 visait à promouvoir la formation comme un investissement, en combinant l’effet de mesures financières (réorientation des fonds mutualisés vers l’alternance et les entreprises de moins de 50 salariés) et d’une relative déréglementation, laissant davantage de place à l’initiative et à la responsabilité des entreprises. L’enquête Flash de l’ANDRH semble montrer que le message a été entendu par au moins une partie des entreprises. Comme à chaque réforme, il faudra attendre quelques années pour mesurer l’impact du nouveau contexte réglementaire sur les investissements formation des entreprises !

Source : ANDRH – DFCG

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Repéré depuis https://www.managementdelaformation.fr/interviews/2019/05/21/reforme-affecte-60-budgets-formation-entreprises/

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