Les études confirment le lien étroit entre performance et collaborationde firmes concurrentes, mais le monde académique continue de qualifier ces relations « coopétitives » (contraction des mots de coopération et de compétition) de paradoxales ou risquées.
La raison réside sans doute dans la domination de cette vision économique libérale issue du dogme de l’égoïsme universel stipulant que l’homme est un loup pour l’homme (Thomas Hobbes), que l’intérêt individuel doit prévaloir (Adam Smith) ou que l’Homo œconomicus ne cherche qu’à maximiser sa propre utilité (Vilfredo Pareto). Or, le monde du vivant et l’histoire de l’humanité nous offrent un tout autre enseignement.
Coopération et perpétuation de l’espèce
Les animaux développent également des relations collaboratives diverses comme la symbiose, mutuellement bénéfique par essence (entre le crabe boxeur et l’anémone, par exemple) ou le commensalisme, dont une seule espèce tire profit (le poisson-pilote qui récupère les restes de nourriture du requin).
Des animaux aux entreprises
Rien d’étonnant alors à ce que nos premiers récits racontent des histoires de collaborations entre adversaires. C’est en Mésopotamie que « L’épopée de Gilgamesh », première œuvre littéraire de l’humanité, s’écrit en langue sumérienne 18 siècles avant J.-C. L’histoire narre les aventures du Gilgamesh, roi de la ville d’Uruk, dont on soupçonne l’existence historique
Dans l’économie contemporaine, l’engouement pour les alliances stratégiques a connu son apogée dans les années 1990 avec des succès comme celui de l’éditeur américain de logiciel Novell, dont le fondateur Ray Noorda inventa le néologisme « coopétition » pour qualifier sa philosophie des affaires
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