La loi du 5 septembre 2018, dite « avenir professionnel », est une « erreur » et un « échec », estime Michel Beaugas, chef de file du pôle formation professionnelle au sein de Force ouvrière. Laquelle a ouvert son congrès confédéral dimanche 29 mai à Rouen.
Réforme non financée
Michel Beaugas donne le ton de cette résolution à venir : « la réforme de la formation est non financée, on le sait et le dit depuis 2018. Il faut agir sur les recettes. Ce qui est du ressort de la formation initiale, comme l’apprentissage, doit être financé par l’Etat. Et la part des contributions des entreprises doit augmenter, elles ont baissé dès 2014, et les engagements de formation des employeurs n’ont pas été tenus. Ils doivent faire la démonstration de leurs efforts de formation avant toute chose, avant de parler exonérations. Il faut remettre en place la déclaration fiscale 2483 ou un équivalent. Aujourd’hui, le système est très étatisé, mais on ne lit plus les efforts ».
La monétisation du CPF, une erreur
Sur le CPF, Michel Beaugas maintient que « la monétisation est une erreur qui débouche, entre autres, sur des vols de comptes. Il faut interdire le démarchage. Ce droit personnel doit être éclairé par un CEP obligatoire, pour réaliser une formation professionnalisante et non de loisir. La logique de co-financement est alors intéressante et nécessaire, et qui dit co-investissement dit contrôle. D’ailleurs, nous prônons une négociation sur le plan de développement des compétences de l’entreprise avec l’idée de co-construction : les employeurs n’en veulent hélas pas ».
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