La génération Z, qui a grandi avec les jeux vidéo et les téléphones portables, a gagné des aptitudes cérébrales en termes de vitesse et d’automatismes, au détriment parfois du raisonnement et de la maîtrise de soi, explique le professeur de psychologie Olivier Houdé.
« Le cerveau reste le même, mais ce sont les circuits utilisés qui changent. Face aux écrans, et du coup dans la vie, les natifs du numérique ont une sorte de TGV cérébral, qui va de l’œil jusqu’au pouce sur l’écran. Ils utilisent surtout une zone du cerveau, le cortex préfrontal, pour améliorer cette rapidité de décision, en lien avec les émotions. Mais cela se fait au détriment d’une autre fonction de cette zone, plus lente, de prise de recul, de synthèse personnelle et de résistance cognitive. »
« C’est un processus remarquable d’adaptation, de prise de recul qui permet de résister à ses réponses impulsives. Le cerveau résiste à lui-même. Mais la maturation de ce processus est lente au cours du développement de l’enfant et de l’adolescent. C’est pourquoi il faut l’éduquer et même l’entraîner intensivement à l’école ! C’est ce que j’appelle +apprendre à résister+, une pédagogie du contrôle cognitif. Nous l’avons démontrée en laboratoire, mais il reste encore à imaginer toutes ses applications à l’école. C’est utile pour le raisonnement, la catégorisation, mais aussi la lecture, les maths, etc. »
Le cerveau se développe en fonction des impulsions et des contextes. Pas étonnant qu’avec sa plasticité, il s’adapte aux contextes d’une vie d’écrans
Repéré depuis Génération Z : un cerveau hyperconnecté à éduquer – 15/02/2015 – ladepeche.fr