Formation : du solutionnisme simpliste des élites supposées au désarroi des pionniers | Culture numérique
Publié le : lun 12 décembre 2016Views: 1476

Publié dans : Méthodes et organisation

[yarpp]

L’actualité est ainsi faite que des événements sans guère de rapport entre eux viennent s’entrechoquer et donner un curieux éclairage à la manière dont l’école opère sa transformation #numérique. C’est ainsi que le titre d’un article du magazine Challenges a titillé ma curiosité « Former les enseignants et les élèves au numérique: une priorité ». Prometteur, n’est-ce pas ? Il s’agissait, dans un cahier préparatoire aux présidentielles, d’interroger des décideurs sur les grands sujets du moment. On allait avoir l’avis autorisé, pouvait-on le supputer, du directeur de Télécom ParisTech et on se pourléchait les babines à l’avance…

La formation des enseignants, où en est-on ?

Parce que, autant vous le dire, je suis comme notre aristocrate précédent, très favorable à ce qu’on forme les enseignants au numérique. Si si. Je l’ai déjà dit, voir ci-dessous, même si, aujourd’hui, je ne dirais pas tout à fait les choses de la même manière…

Quelques constats :

  • l’école, les enseignements, les apprentissages, les programmes, les disciplines, les professeurs sont, en matière de numérique, déjà largement à la traîne de la société, à la remorque aussi des pratiques personnelles des jeunes ;
  • les professeurs constituent sans doute un des groupes socio-professionnels les plus outillés, à domicile, en matériel numérique et les plus avertis ; leurs pratiques personnelles sont variées et souvent excellentes ;
  • la #formation initiale qui a été dispensée, depuis des années, aux jeunes professeurs est très insuffisante, en matière de numérique ; c’est un euphémisme ;
  • la formation académique continue qui a été proposée ensuite aux professeurs manque à la fois de bras, de moyens financiers et d’adéquation aux besoins ; cette formation reste très majoritairement technophile voire technolâtre, même et y compris dans les formations strictement disciplinaires ;
  • la formation massive et systématique de l’encadrement aux enjeux du numérique n’a toujours pas été mise en œuvre ;
  • l’engagement dans la formation ou l’innovation n’est pas valorisé.

Des formateurs de formateurs, où ça ? Pour quoi faire ?

C’est la question essentielle qui est posée à ceux qui, en académie ou au ministère, mettent en œuvre la formation des enseignants. Qui sont les formateurs ? Et, surtout, à supposer qu’on ait trouvé une réponse à la question précédente, qui les a formés ? Qui sont les formateurs capables de prendre en charge la formation des formateurs ? Et qui a formé ces formateurs-là ?

Ce constat de l’obligation à changer, à ne plus faire comme avant, parce que non, ce n’était pas mieux avant, celle que nous impose le paradigme numérique, est partagé par un des pionniers du numérique.

Partagez cet article