Depuis un an, à Lyon, des experts en neuropsychiatrie tentent de mieux comprendre le fonctionnement cérébral des enfants à haut potentiel, autrefois appelés enfants précoces. Une étude co-financée par la Fondation Apicil, dont les conclusions seront exploitées par le monde scientifique mais aussi de l’#éducation. Les explications de Dominic Sappey-Marinier, biophysicien, chef du département IRM au CERMEP-Imagerie du Vivant à Lyon et enseignant-chercheur à la faculté de médecine Lyon-Est de l’Université Claude Bernard-Lyon I.
D’un point de vue comportemental, on a eu confirmation de la différence notable entre les HP hétérogènes ou complexes, émotionnellement perturbés par la tâche, donc beaucoup moins efficaces, moins réactifs que les HP homogènes, dits laminaires. Par ailleurs, l’IRMf montre clairement que les HP laminaires ont une suractivation des régions du cerveau par la tâche cognitive mettant en jeu le langage et la mémorisation. L’IRM de diffusion a montré aussi une connectivité, c’est-à-dire une meilleure efficacité des connexions intra et inter-hémisphériques (chaque côté du cerveau) chez les enfants laminaires par rapport aux complexes. On attend maintenant d’autres résultats significatifs avec les tâches émotionnelles et après analyse de l’IRMf de repos, en cours de traitement.
Le cerveau est composé de mille milliards de connexions. C’est le réseau le plus complexe que l’on connaisse, aussi complexe que l’univers, et qui de plus est en modification permanente. En effet, les connexions se modifient constamment sous l’effet des stimulations de l’environnement. Avec cette étude, on va pouvoir mieux comprendre et donc mieux traiter tous les enfants à haut potentiel, et en particulier les enfants complexes qui présentent souvent des troubles d’attention, d’anxiété et qui malgré leur potentiel ne réussissent pas bien à l’école. Mieux, ces informations récoltées serviront à tous les enfants car une meilleure appréhension du fonctionnement cognitif de l’enfant pourra être exploitée par le monde de l’enseignement. On entre alors dans le domaine de la neuroéducation, l’exploitation des avancées des neurosciences au service du monde pédagogique.
Le cerveau est la nouvelle frontière de la recherche. Pas un jour sans une nouvelle découverte. Travailler sur les hauts potentiels aura des répercussions pour tous.
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