Cerveau et apprentissage, ou les bienfaits de la neuroéducation
Publié le : mer 29 juin 2016Views: 1628

Publié dans : Cognition et Communication

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Aimeriez-vous savoir ce qui se produit dans le cerveau de vos élèves lorsqu’ils apprennent ? Aimeriez-vous connaître les effets qu’ont vos interventions pédagogiques sur le cerveau de vos élèves ? Aimeriez-vous savoir pourquoi certains élèves ont plus de difficultés que d’autres à réaliser certains apprentissages ? Aimeriez-vous appuyer vos décisions pédagogiques sur des fondations solides découlant des recherches de pointe sur le cerveau ?

Une problématique importante se pose donc : connaître le cerveau pour mieux enseigner et intervenir auprès des élèves.

Cerveau et pratiques pédagogiques

La « neuroéducation », néologisme si l’on voulait, aiderait, donc, à comprendre de quelle façon les nouvelles connaissances sur le cerveau peuvent guider les pratiques pédagogiques des enseignants, orthophonistes, psychologues scolaires et les autres intervenants de l’ scolaire.

Depuis plusieurs années, déjà, nombre de chercheurs ont recours à des technologies d’imagerie cérébrale et à diverses mesures neurophysiologiques pour tenter de répondre à des problématiques liées aux domaines de l’éducation et d’approfondir nos connaissances sur les processus cognitifs cérébraux impliqués dans des tâches scolaires.

Architecture initiale

Dans la connaissance du cerveau le fait, aussi, de connaître son architecture initiale, permet de comprendre que le cerveau, bien qu’il soit flexible, ne se modifie pas avec autant de facilité, quel que soit le type d’intervention pédagogique.

Cette architecture initiale définit un éventail de possibilités à partir desquelles peut se réaliser un nouvel . Il serait, donc, important de réfléchir et de planifier des enseignements adaptés à chacun des cerveaux…

Cerveau et robot

Il est, donc, possible de tester sur un robot des programmes d’apprentissages appliqués à l’humain et de voir si ces programmes permettent au robot d’apprendre de la même manière que nous.

Le robot est utilisé comme plateforme de test d’hypothèses biologiques. Ce qui aidera à affiner la compréhension du fonctionnement du cerveau. Et les interactions entre roboticiens et neuroscientifiques vont croissant. Reste à intégrer les chercheurs en éducation et les pédagogues. A suivre donc…

En neurosciences, on associe, aussi, de plus en plus, l’évolution et le développement des processus cognitifs au raffinement des fonctions sensori-motrices.

Le corps ou la tête

En guise de conclusion, terminons avec le livre de Thomas Mann, Les têtes interverties et la légende hindoue de Sita, la belle princesse.

Dans une Inde rêvée, on part à la rencontre de deux hommes jeunes. L’un Shridaman, le marchand qui a une tête noble et savante, mais un corps mou caché sous des vêtements amples ; l’autre, Nanda, le berger, qui a un visage commun, mais un corps superbe, frotté d’huile et paré de fleurs sauvages.

Le premier s’éprend follement de Sita, une jeune femme « aux yeux de perdrix, aux couleurs splendides et aux flancs magnifiques ». Trop timide pour se déclarer, il envoie son double, aux biceps vigoureux, demander à sa place la main de l’aimée.

L’ami fidèle s’acquitte de la tâche et les noces sont bientôt célébrées. Mais Sita aux belles hanches, dans la couche conjugale, ne cesse de rêver de l’homme de l’ombre qui a réveillé ses désirs pour la livrer à l’étreinte d’un mari trop délicat.

Survient alors le hasard, évidemment suivi de ses facéties. Il prend les traits de Maya, la déesse de l’illusion, c’est-à-dire du désir. Après leur suicide et retour à la vie, entre Shridaman et Nanda il y aura échange par maladresse : la tête de l’un sur le corps de l’autre et réciproquement…

Drame de Sita. Comment reconnaître le mari ? Celui avec la tête, le cerveau…ou avec le corps… ?

Est-ce le corps, est-ce la tête qui décide de l’être ?

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