Apprendre, c’est nager d’une rive à l’autre
Dans le Tiers-instruit, Michel Serres nous présente un nageur qui traverse le fleuve de son enfance, la Garonne. Dans les premiers mètres, celui-ci est assuré de pouvoir revenir sur la rive et il n’a pas l’impression de courir un risque. Progressivement, arrivé au milieu du fleuve, il atteint un point où il ne sait pas s’il est plus proche de la berge de départ que de sa destination. Les deux rives sont également difficiles à atteindre.
L’obstacle épistémologique : on ne construit pas sur un terrain vide
Gaston Bachelard avait montré dès 1938 combien il était difficile de quitter une rive. Acquérir de nouveaux savoirs, c’est se battre contre des préjugés, des connaissances intuitives et pratiques. Les connaissances peuvent s’accumuler de façon incrémentale. Mais parfois, ce que je pense savoir vient se heurter contre le réel. Il y a une impasse, une aporie, un obstacle.
Ces approches permettent sans doute de mieux appréhender les nouveaux schémas de pensée, et d’éviter le « oui mais… » de ceux qui seraient plus à court d’arguments que convaincus, ou qui synthétiseraient l’obstacle épistémologique avec des phrases qui opposeraient théorie et pratique. Isabelle Barth parle d‘acceptation de surface quand on se contente de renoncer à discuter.
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Repéré depuis https://cursus.edu/fr/23626/oublier-pour-mieux-apprendre
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