A propos des feuilles de présence exigées par les organismes financeurs — Jacques Rodet
Publié le : jeu 06 janvier 2022Views: 1737

Publié dans : Pédagogie

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La feuille de présence n’a jamais eu de logique pédagogique et sa valeur de preuve de participation à une formation reste largement hypothétique puisqu’elle ne traduit qu’un acte de présence physique mais non d’engagement dans la formation.

Déstabilisés par la variété des modalités que peut prendre la formation aujourd’hui, les organismes financeurs cherchent à retrouver à tout prix la sérénité qu’ils retiraient de la vue d’une feuille de présence, signée chaque demi-journée par les apprenants et le formateur. Aussi, sont-ils d’une exigence débridée en matière de justification de la participation des apprenants à une classe virtuelle ou de leur activité lors des activités asynchrones mais également de celles du formateur-tuteur qui accompagne les apprenants et participe au développement de leur autonomie d’apprenant. Faire une capture des listes de participants à la CV, qui pourra servir de base ensuite à la signature d’une feuille de présence papier (si, si, le cas existe), solutions de feuilles de présence dématérialisées, enregistrement des classes virtuelles, temps de connexion remontés par le LMS, clics réalisés, nombre de messages échangés… Ces éléments quantitatifs prouvant la présence à distance mais en aucun cas l’apprentissage réalisé ni son accompagnement sont réclamés aux organismes de formation.

Mais enfin, organismes financeurs, que voulez-vous financer ? Du temps passé ? Ou plus sérieusement l’apprentissage réel des apprenants ? N’êtes-vous pas victimes de l’effet diligence qui consiste à vouloir faire comme avant avec les atours des nouveaux moyens techniques ?

De manière plus large, mais c’est un autre sujet qui mériterait à lui seul un autre écrit, viser la qualité de la formation par la normalisation des pratiques des organismes de formation, reste largement une illusion, une charrue avant les bœufs tant la qualité de la formation dépend avant tout de sa conception et de son animation. Professionnaliser les concepteurs et les formateurs par l’établissement d’un ticket d’entrée dans la profession, accessible via la formation ou par VAE, aurait été, mais reste encore, le levier le plus puissant que l’on puisse imaginer pour améliorer la qualité de la formation. Et sur ce point, les organismes de formation tout comme les formateurs ont leur part de responsabilité car ne saisissant pas eux-mêmes, alors qu’ils sont les mieux placés pour le faire, de la question de la qualité de la formation, ils ont laissé d’autres s’en saisir, bien approximativement.

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Repéré depuis https://sites.google.com/view/jrodetconseil/points-de-vues/03-feuilles-de-présence

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