Quelques mythes dans la recherche en éducation – ESPE
Publié le : lun 02 mars 2020Views: 375

Publié dans : Pédagogie

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Ce document s’intéresse à certains mythes, c’est-à-dire, des propositions très répandues expliquant des phénomènes liés à l’éducation (sur l’enseignement, l’apprentissage), mais qui ne reposent pas (ou plus, ou pas encore) sur des résultats de la recherche suffisamment valides.

Les styles d’apprentissage

Nous différons tous les uns des autres. Nous aimons donc certaines couleurs, aliments, certaines musiques, certains livres, certains contenus à apprendre, et pas d’autres [Kirschner, 2017]. De cette évidence, certains ont pu inférer que, pour apprendre, d’une part, on préférerait apprendre par des voies sensorielles qui nous seraient privilégiées (audition, vision, kinesthésie) et que, d’autre part, les enseignants pourraient nous faire découvrir lesquelles, et se servir de ces préférences pour nous faire mieux apprendre.

Les intelligences multiples

La théorie des intelligences multiples (IM) a été élaborée il y a plus de trente ans ; elle est bien installée dans le monde éducatif. De nombreux établissements s’en réclament dans le monde (notamment au Canada et en Grande-Bretagne). Son auteur, Howard Gardner, qui a travaillé avec Jerome Bruner et Nelson Goodman, pense que l’intelligence n’est pas unique, mais peut se développer selon plusieurs formes, ou types (logico-mathématique, verbo-linguistique, spatiale, intra- et inter-personnelle, musicale, corporelle-kinesthésique, naturaliste-écologique), qui mettent en avant des capacités particulières dans chaque domaine. La liste de ces types a été amendée plusieurs fois, sans que les ajouts paraissent toujours pertinents (comme l’ “intelligence laser” qui permet de générer les progrès et les catastrophes de la société en explorant à fond un sujet sans aller voir ses relations avec d’autres, et l‘“intelligence torche”, qui travaille moins en profondeur mais repère les rapports avec les autres, voir [Gardner, 2009]).

Le cône de Dale

La proposition nommée “le cône de Dale”, qui paraît scientifique au premier abord, a le pattern suivant (les valeurs peuvent varier d’une formulation à l’autre, avec des valeurs croissantes) :

On se souvient de A % de ce qu’on entend, B % de ce qu’on lit, C % de qu’on écrit, D % de ce qu’on fait, etc. (d’autres verbes impliquant plus ou moins d’attention ou de charge cognitive peuvent remplacer ceux présents ici)

La Zone proximale de développement

Le concept de Zone proximale de développement (ZPD), parfois aussi nommée “zone de proche développement”, mis au jour par le psychologue russe Lev Vygotski (1896-1934) [Vygotski, 1985], est un mythe un peu à part des autres. Nous l’avons intégré à ce document, non pas pour le concept original, mais pour les interprétations qui ont pu en être faites. À ce titre, il est similaire au mythe du cône de Dale.

Les Digital Natives

Depuis quelques années, rares sont les enfants qui ne sont pas en contact avec le numérique dès le plus jeune âge. C’est probablement en observant ce fait qu’en 2001 Marc Prensky [Prensky, 2001] a popularisé l’idée que le monde était fait de digital natives et de digital immigrants.

 

Conclusion

Quand on est enseignant, il est important de connaître ces mythes, pour plusieurs raisons. D’une part, cela évite de perdre du temps (et parfois même de l’argent) à des idées dont l’efficacité n’a pas été démontrée. Ce temps gagné sera mieux utilisé à des démarches pédagogiques qui auront fait leurs preuves. D’autre part, analyser ces mythes permet de mieux comprendre pourquoi ils ne sont pas valides, en acquérant ainsi des connaissances scientifiques plus fiables. L’esprit critique exercé, l’enseignant pourra peut-être même utiliser ce qu’il a appris pour mieux former ses élèves.


repéré depuis : https://espe-rtd-reflexpro.u-ga.fr/docs/sciedu-general/fr/latest/mythes_education.html

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