1.
Mythe ou réalité

2.
À quoi sert la mémoire ?

3.
comment mieux mémoriser ?

Pour aller plus loin

Nadia MEDJAD

Nadia MEDJAD | Fondateur — NeuroEcology

La mémoire s’use quand on s’en sert ? A votre avis ? Et bien c’est faux. La mémoire est plastique, fertile, complexe. C’est l’un des terrains de recherche de Nadia Medjad, Docteur en médecine, Coach, et spécialiste des neurosciences qui est venue raconter le cerveau, soit 100 milliards de neurones interconnectées.

En guise d’introduction Nadia Medjad propose cette citation tirée du livre Comprendre le cerveau : naissance d’une science de l’#apprentissage (OCDE, 2007) : « la mémoire est construite par les apprentissages et ceux-ci persistent grâce à elle. » Raison de plus pour s’en servir.

1.
Mythe ou réalité

Beaucoup de mythes entourent la mémoire. Les sciences avancent à grands pas, mais beaucoup de choses restent à découvrir. La mémoire est encore plus complexe que ce que l’on pensait. Nous oublions 70 à 80 % des informations que nous captons. Oublier c’est retenir.

Pour autant la mémoire est limitée à notre quantité de neurones. Heureusement, nous fabriquons des neurones toute notre vie car nous en perdons environ 10 000 par jour. Amusant, quand on se mouche, on expulse quelques neurones. Dans la mémoire court terme, le cerveau est composé de trois structures

  • Centre exécutif
  • Centre d’apprentissage (hippocampe)
  • Centre des émotions

Le centre des émotions interfère régulièrement avec les deux autres centres.

Pour qu’une information soit traitée et puisse être ingérée, il faut qu’elle se limite à quatre notions, ou agrégats d’information, que l’on peut combiner ensemble. Ces notions doivent être répétées pour un ancrage profond et espacé dans le temps avec des espacements croissants.

2.
À quoi sert la mémoire ?

La mémoire sert d’abord à anticiper l’avenir, car sa finalité est toujours de garantir notre survie.

Notre cerveau est en fait constitué de 3 cerveaux qui disposent chacun de leur propre forme de mémoire :

Le cerveau reptilien :

celui-ci a horreur du changement… Puisque sa fonction est de garantir la survie. Il adore les routines, les automatismes et veut nous garder en bonne santé. Le cerveau reptilien est le gardien des autres cerveaux.

Les ennemis du cerveau reptilien sont :

  • Le manque de sommeil (une vraie carence et de santé publique)
  • La sédentarité (bougez pour mieux réfléchir, et laissez vous tenter par les bureaux debout)

Notre cerveau pour être performant a besoin :

  • De respirer
  • De faire des pauses (une sieste de 15 minutes augmente la performance du cerveau de 30 %).
  • De réaliser des activités physiques (l’expression « un corps sain dans un esprit sain » ne fait pas défaut).

Le cerveau limbique :

est le cerveau émotionnel. Il fuit le danger et recherche l’agréable… Il est le cerveau de l’attention (qu’est ce qui va arriver ?) c’est lui qui conditionne tous nos comportements. C’est ce cerveau émotionnel qui nous gouverne. C’est lui qui sélectionne, trie (consciemment ou inconsciemment) Bref il fait le lien avec la mémoire à long terme.

L’ ennemis majeur du cerveau sont la peur et le stress qui détruisent les neurones et empêchent le passage vers la mémoire long terme. Comme c’est dans ce cerveau limbique que siège de l’émotion, on comprend mieux la faciliter d’apprendre quand tous nos sens sont stimulés. La fameuse madeleine de Proust serait profondément ancrée dans le cerveau limbique.

Lorsque vous êtes vert de peur, rose de plaisir, rouge de colère, vous êtes en prise avec votre système limbique. Son rôle essentiel consiste à filtrer les informations en fonction des sentiments ressentis. Bref, pour apprendre, mieux vaut mettre le cerveau limbique dans de bonnes conditions.

Le cerveau neocortex :

la partie la plus récente du cerveau (soit à peine plus de 150 000 ans) est le siège de toutes nos mémoires. Il est impliqué dans les fonctions cognitives dites supérieures comme les perceptions sensorielles, les commandes motrices volontaires, le raisonnement spatial, le langage ou encore la conscience.

La mémoire la plus performante de notre cerveau est liée aux fonctions visio-spatiales. Elles permettent de s’orienter dans l’espace, de percevoir les objets de notre environnement et de les organiser en une scène visuelle cohérente, d’imaginer mentalement un objet physiquement absent. La principale raison de cette performance visio-spaciale est que notre système visuel est le plus rapide des tous (en termes de restitution de l’information au cerveau). Or, la créativité est le fruit de nos capacités d’imagerie mentale à imager et se représenter ce qui n’existe pas réellement.

3.
Comment mieux mémoriser ?

Connaissez-vous les palais mnésiques ou palais de la mémoire ?

Joshua Foer, dans son livre Aventures au cœur de la mémoire, raconte combien cette technique est efficace ? Vous pouvez le découvrir ici avec ce résumé.

Conclusion

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Pour aller plus loin, nous vous conseillons le livre Spinoza avait raison de Antonio Damasio.